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Séminaire jeune spectateur

FORMER LES JEUNES SPECTATEURS... suite

Notre priorité : développer dès le plus jeune âge une pratique de spectateur sensible. Au centre le spectateur, quatrième créateur après l'auteur, l'acteur et le metteur en scène du spectacle.Et pourtant de nombreuses questions nous agitent:
Pour une école du spectateur?

Quelques points de vue peuvent nous éclairer :

- "Le spectateur pour l'auteur, n'est autre qu'un autre auteur...Si nous parlons d’œuvres d'auteur, nous devons par conséquent parler du rapport entre auteur et destinataire comme d'un rapport dramatique entre un individu et un autre démocratiquement égaux. Le spectateur n'est pas celui qui ne comprend pas, qui se scandalise, qui hait, qui rit ; le spectateur est celui qui comprend, qui sympathise, qui aime, qui se passionne. Ce spectateur est aussi scandaleux que l'auteur…(Pier Paolo Pasolini "l'expérience hérétique")

- "À un moment où l’institution évalue les retombées du théâtre sur les apprentissages , la socialisation, la formation. Les bienfaits de la pratique théâtrale sont enfin reconnus.
Osons dire que le théâtre ne sert à rien, et pourtant qu’il est essentiel; osons le partage que propose cet art, osons la perte : celle du temps, des savoirs pour mieux rencontrer l’être ; tout enseignant devrait être concerné et faciliter cette rencontre des jeunes avec le théâtre pour que les élèves fassent cette expérience de la rencontre avec une œuvre, une esthétique, un texte, une langue qui ne sera jamais la leur.Faut-il apprendre au spectateur à découvrir cette singularité ?
Et si le spectacle ne permettait pas de comprendre le monde mais seulement de l’interroger.
Du théâtre, lieu d’où l’on regarde, jeu de symbolisation, le spectateur construit son spectacle et refait à reculons le parcours de la création.
Enseigner ce n’est pas seulement donner des connaissances, une culture mais c’est surtout s’adresser à l’être pour qu’advienne un sujet, lui donner des repères certes mais aussi favoriser l’expérience du relatif, du singulier de l’altérité pour qu’il puisse vivre avec les autres,. Faire l’expérience de la modernité,dans un monde où le sens se dérobe, sans être déstabilisé pour affronter la béance, le vide sans de faux remplissages reste essentiel. Enseignants, devenons des passeurs de théâtre où identité et dialogue empêcheront que des murs se dressent, que des ghettos se construisent. - M.G

- « Billet d’humeur. Humeur contre ce qui ne peut être “école”... École de spectateur.«Circonspection face à l’intérêt qu’on lui accorde, à ce spectateur, qu’on lui “prête...” pour quel intérêt? Qui en tire profit? pour combien de temps?
Quelle quantité d’énergie pour mettre en marche ces machines, ces “convois” de spectateurs. Machines qui s’arrêtent, se grippent, se rouillent dès qu’on ne les “asticote” plus... Quels chemins parcourent-ils? A quelle profondeur les conduit-on? Au prix de quels souffles venus de part et d’autre maintient-on ces moulins en route?
Combien de spectacles montrer en une, deux ou trois années à ces “passagers” que sont nos élèves pour que nous les ayons mis à “bonne école”? Lesquels?
Dans la multitude qui nous est proposée : nous sommes sollicités, suppliés, par tant de troupes, de groupes, de scène; connus ou inconnus qui nous attendent, nous ouvrent leurs portes, leurs coulisses, sont prêts à venir nous voir, nous montrer, nous expliquer... Qui rejeter? Qui retenir?...
Et si un seul spectacle plusieurs fois devenait une des solutions... avec toutes les références et les approfondissements possibles ...q. (La Mouette de Tchékhov cette année?).
Mon expérience de guide laisse une large part à l’amertume d’avoir si peu éveillé de vocation de guide. Toujours des suiveurs plus ou moins résignés, plus ou moins confiants. Devenir le précepteur de cette école? Connaître le bon “programme”? Savoir comment le traiter? Avoir une idée assez précise des questions qu’il va susciter? Être prêt à y répondre? Belle école d’humilité où il faudra ériger en règle le “je ne sais pas”... le “je tâtonne” sans pouvoir ni prévoir ni croire à ses propres choix dans la forêt des possibilités offertes (spectacles en tous genres)...
Doutes si énormes qu’il faut les taire et être prêts tous ensembles à finir l’année bourrés de regrets pour tous les “à ne pas rater” non vus et les “insupportables” sur lesquels on est tombé... avec l’espoir tout de même que quelques lumineux instants éclairent la route de chacun.».A.H.

Plusieurs rencontres ont abordé ces questions
Nous constatons qu’il est souvent plus difficile pour les enseignants d’introduire une démarche de spectateur que de mener un travail théâtral et cela indépendamment des contraintes matérielles ( argent, dé placement...). Que d’interrogations !
Le GRETE favorisant l' élaboration, le suivi et l' analyse d' expériences spécifiques de formation du jeune spectateur. a constaté lors des séances de travail qu’il n’y a pas de recette, tout et son contraire peut à un moment du parcours être valable à condition que l’on soit clair sur l’importance et le sens de ce que l’on fait, et que l’on cherche à diversifier les approches, les formes en particulier du théâtre contemporain.
Il est nécessaire de fabriquer un lieu d’échanges où le sensible, l’intime, la parole individuelle et collective, les repères et le jugement critique puisse s’élaborer et de responsabiliser les élèves afin de parvenir à l’autonomie de leur goût.

• La première rencontre
a mis en place les conditions de l' expérience en proposant quelques études de cas et des hypothèses de travail, que faisons nous? Que choisir? préparer ou pas le spectacle avant ? en parler après ? Laisser aux élèves seuls faire la rencontre avec le spectacles ?
« Pourquoi amener les élèves à devenir spectateurs et les former ?
- Pour quels spectateurs oeuvrons-nous ?
- Pour former le public de demain sans céder au loisir -marchandise ni à la consommation ?
- Pour faciliter l’intégration par une pratique culturelle ?
- Pour décloisonner le monde ou pour quels autres enjeux ? -
- Quel est mon rapport au théâtre, mon expérience, mes références.
- Permettre l’ échange avec les créateurs avant, après, oui pourquoi et comment?»
M.G.

Nous sommes tombés d’accord, il est essentiel :
- de donner aux élèves le désir de goûter un spectacle,
- de mettre leur appétit et leurs sens en éveil (mais comment ?)
- et d’affirmer le droit de l’élève à l’information, à l’accueil, à la rencontre avec des artistes, à l’expérience de spectateur mais aussi à la pratique artistique.

Ce samedi a rassemblé des équipes d' établissements mais les théâtres ne sont pas venus débattre avec nous pour mettre en place des Ateliers-chantiers : la réception et la parole du spectateur, traces et mémoire du spectacle. Le partenariat devrait être une condition indispensable pour tout projet .Ce travail a abouti ensuite à la fabrication d' une FICHE ECOLE DU SPECTATEUR

• La deuxième rencontre : traces de spectacle?
a permis de travailler sur des textes écrits par les élèves sur des spectacles vus: par exemple un groupe avait choisi avec leur professeur d‘écrire à partir d’une structure de PEREC «je me souviens» et de réaliser un montage entre trois classes. Une lecture mise en espace s’est déroulée lors du Côté public de Mars sur «la mémoire du spectacle en relation avec l’exposition de J.B. DORVAULT que nous avons choisi de confronter à la mémoire des élèves .

• La troisième rencontre
a rassemblé différentes expériences sur les traces que laisse un spectacle et la manière de leur donner forme à l’école.
Lors de la journée «Carrefour des Arts» à partir du spectacle «Journal de bois», nous avons demandé une réalisation photographique à J.B. DORVAULT en même temps qu 'aux élèves et ce travail a débouché sur la décision de demander des traces à chacune de nos actions ÉCOLE DU SPECTATEUR.

Expériences d’actions:
Nous vous proposons quelques extraits de travaux tentés dans les établissement (lycée Artaud à Marseille, lycée d’Altitude à Briançon et lycée Lempéri à Salon) voir TRACES
En général il apparaît toujours plus facile de parler d’un spectacle, de l’analyser, que de rechercher la résonance plus intime ou la trace créative sinon créatrice qu’il pourrait engendrer.

I -Mémoires de spectacles

Expériences réalisées avec le groupe de première option théâtre (lycée de Briançon).
L’expérience a porté sur :
- la semaine VISNIEC
- le «HAMLET» mise en scène de R. Cantarella
- «La Princesse de Clèves» mise en scène de M. Bozonnet
Le travail consistait à prendre conscience «des traces» qu’un spectacle peut laisser en chacun.
Première étape :
Les trois spectacles ayant été vus en Octobre/Novembre une séance de l’option (2ème quinzaine de Novembre) a été en partie consacrée à réfléchir à la question : comment chacun a-t-il envie d’exprimer les traces que ces spectacles ont laissé en lui et comment peut-il le faire ?
La première réaction des élèves fut de formuler verbalement ce qu’ils avaient pensé des spectacles. Certains avaient adoré, d’autres n’avaient pas apprécié, certains avaient dormi (le «Hamlet» durait 4 heures), d’autres avaient trouvé le tout ennuyeux mais le jeu de l’acteur étonnant (La Princesse de Clèves ). Nous avons alors cherché à découvrir si ce qui restait d’un spectacle ce n’était pas autre chose que l’analyse qu’on pouvait en faire. Les élèves prirent alors conscience que les spectacles avaient imprimé en eux des émotions, des images, gravé des mots, des répliques.
Deuxième étape :
nous avons décidé alors de prendre deux semaines pour réfléchir à la forme qui paraîtrait la plus apte à exprimer l’image ou les traces laissées par le spectacle que l’on avait préféré.
A la séance prévue, chacun est venu avec sa production:
Cinq élèves ont rédigé un petit texte «critique» pour analyser les émotions et impressions laissées par le spectacle.
Deux élèves ont proposé une feuille style BD à partir de répliques puis les avaient frappées. Deux élèves ont composé un poème. Un élève a fait une peinture exprimant ce que lui avait inspiré la pièce de VISNIEC «PAPARAZZI».Quatre ont proposé un tableau vivant de passages de pièces où le corps et la gestuelle des acteurs les avaient frappés (ci-joint une des photos).

D’autre part les élèves étaient un peu réticents pour poursuivre ce travail qu’ils trouvaient difficile et n’ont pas manifesté un enthousiasme très grand. Je manquais moi-même d’idées et de compétences pour aller plus loin.
M-F .A

Un des poèmes d’élèves
« L’ Art perdu dans la sombre nuit
sans lampadaire tout est oubli
Godot est mort dans les esprits
personne ne veut lui donner vie
« Si l’homme ne tombe sous la nation
é crasé par l’exclusion
du corps de l’âme il est perdu
y’a plus de théâtre dans les rues.
« Si le mot sourire n’a plus d’œufs
c’est que la femme aux mille yeux
n’a plus pour vivre de grands lits
pour se jouir des pires délits
« Le peuple pleure cette femme des temps
en espérant revoir son sang
sur les cahiers d’papiers mâchés
de tous les gosses du quartier».

II Traces, trajets, empreintes, mémoire : Avignon 97. expériences de spectacles du lycée Lempéri
Trois jours de théâtre, d’eau fraîche et de marche forcée dans la canicule, la boulimie et l’émotion :le jour on absorbe, le soir très tard on jette les pâtes dans l’eau bouillante et les mots parlés dans la mémoire commune. On, nous: six élèves de l’atelier théâtre, et moi, adulte, prof d’anglais et, responsable de l’atelier : nous avons déjà en partage un passé commun de pratique du théâtre
( de 1 à 4 ans) de stages de répétitions et de pâtes à l’eau bouillante, et pour certains un voyage en Angleterre (pour jouer en anglais dans un lycée). Peu de spectacles vus en commun avant cela.
- L’échange verbal exprime du passionnel : enthousiasme, colère, joie, envie de convaincre. -Traces dans la gestuelle: Le salut piétiné des personnages de «l’école des femmes» (Carboni) devient un code commun et un signe de ralliement.
- La première trace écrite date de la dernière soirée avant le départ d’Avignon :
Extraits:
« L’appart est very good, on est bien, je suis heureux. C’est difficile de tout assimiler sur le champ, mais on accumule et on digèrera plus tard...confirmation du fait que beaucoup de gens pensent qu’il faut changer,arrêter de se mentir sur ce qui se passe dans notre monde...plaisir de découvrir et de choisir (c’est important) tant de pièces . C’est la 1ère fois que j’apprécie sincèrement et volontairement le théâtre...»
- Traces apparues quelques mois plus tard :
les dessins, des bribes de textes type « je me souviens» et un texte construit.
« les cheveux de la femme qui joue Louise(Labbé)»....nous on crie encore please..le mistral qui glace les gradins à claire voie de Nathan...une parade, des grosses têtes...
les mots de Koltès et le corps de l’homme (la nuit...)...le hasard qui nous conduit dans une salle d’ou l’on ressort raide dingue d’espoir...le faisceau lumineux de la voix, du geste, du tout et rien du comédien...le roi des fées en kilt (le songe...) la vieille qui pète (kvetch)...les mots masques qui dévoilent (kvetch,la maman et la putain)...les mots de Prévert et les sacs de jute au sol(crosse en l’air)...sensation physique
- Révélation du besoin de voir des pièces comme un besoin essentiel : manger, dormir, boire, lire, voir des spectacles, des pièces : nourriture de l’âme. Plaisir de m’être retrouvée seule après:utiliser toutes ces petites clefs pour entrer en soi plus profond dans sa tête...puis retourner dans la vie de tous les jours, trouver la beauté de ceux qui nous entourent comme on a trouvés beaux pendant ces trois jours tous les acteurs, tous les êtres rencontrés...curieusement, on se sent aussi beaux, aussi forts, aussi pleins de tous ces sentiments si variés et si étranges, que les comédiens. ça nous ressemble tellement.
Pourquoi avoir peur de toutes ces capacités que nous possédons. Richesse immense de nos âmes gaspillée et quelquefois jamais découverte paradoxalement, c’est parmi tous ces gens costumés qui jouaient des rôles que j’ai trouvé le plus d’honnêteté et de don de soi...quand j’ai vu ce concentré de gens qui avaient le courage d’être ce qu’ils voulaient et de servir à quelque chose en combattant par les mots, par leur vécu, j’ai su à quel point ils étaient essentiels».
Merci à: Florence, Johann, Sophie, Sylvain, Véronique, Vincent»
D. V.

 

III Extraits des textes d’élèves du Lycée Artaud (option théâtre)

montés en lecture lors de Côté Public sur «la mémoire de spectacles» autour de l’exposition des «Enregistrements» de Jean-Baptiste Dorvault (photos à la chambre une seul prise de vue pendant la durée de la représentation); d’où la structure choisie «je me souviens» de Pérec.
Ces élèves avaient vu la même programmation, ce qui permet de voir ce qui restait chez chacun après plus de deux ans d’expérience de la représentation pour les terminales et quelques mois pour les secondes.


« Je me souviens de cette actrice à demi-nue qui se tortillait sur la scène
Je me souviens de cette émotion lorsqu’elle s’est mise à chanter
Je me souviens de mon rire si perçant en voyant leurs costumes farfelus
Je me souviens d’avoir pleuré quand il a raconté son histoire juive une valise à la main
Je me souviens du côté chantant de la langue russe
Je me souviens des applaudissements déchaînés de la salle et des sourires béats des acteurs
Je me souviens, la scène plongée dans un bain de lumière douce et chaude comme le soleil
Je me souviens, ce décor d’un autre monde
Je me souviens, le visage de cet homme dont la voix était si sensuelle que l’on frissonnait
Je me souviens, ce vieillard aux yeux si brillants
Je me souviens, la beauté et l’émerveillement …
Je me souviens, cette odeur de neuf, de peinture et de velours qui emplissait les narines
Je me souviens d’avoir cogité toute la nuit sur une toute petite phrase presque insignifiante
Je me souviens d’avoir dit “j’ai adoré” sans vraiment savoir pourquoi
Je me souviens, la grande scène , de noir
Je me souviens, mon cœur qui bat à folle allure et la tiède douceur des larmes sur ma peau
Je me souviens…»
Karen - terminale


« Je me souviens de la première pièce de théâtre que je suis allé voir “Visages”
Je me souviens de mon état à la fin de la pièce
Je me souviens que j’étais très excitée et émerveillée!
Je me souviens de “Barbe bleue”, je me souviens de mes rires
Je me souviens de mon incompréhension face à cette pièce!
Je me souviens de la pièce “Samedi-Dimanche-Lundi”
Je me souviens du décor qu’il y avait sur scène
Je me souviens de plusieurs acteurs
Je me souviens de l’odeur de spaghettis!
Je me souviens de l’entr’acte
Je me souviens d’avoir bien mangé
Je me souviens d’avoir beaucoup ri
Je me souviens de la pièce “Ubu Roi”
Je me souviens des deux acteurs et des fruits et des légumes
Je me souviens parfaitement du théâtre et de la loge dans laquelle je me trouvais
Je me souviens de mes rires et de ceux du public
Je me souviens de mes applaudissements et de mes cris à la fin du spectacle»
Émilie - terminale


« Je me souviens d’un rideau ouvert
Je me souviens d’un ours, et de crabes
Je me souviens d’un rire étouffé
Je me souviens d’un grand ennui
Je me souviens d’une belle voix
Je me souviens d’un accent
Je me souviens d’une lune
Je me souviens d’un feu
Je me souviens de fauteuils rouges
Je me souviens d’un Samedi, Dimanche, Lundi
Je me souviens d’une cuisine
Je me souviens de l’odeur des spaghettis
Je me souviens d’un parcours
Je me souviens d’une voiture qui roule puis freine brutalement dans un parking noir
Je me souviens d’un magasin
Je me souviens de marionnettes
Je me souviens d’une guerre
Je me souviens de légumes et de fruits
Je me souviens d’un poulailler
Je me souviens de fleurs
Je me souviens d’un homme perdu
Je me souviens d’un rideau qui tombe
Je me souviens d’applaudissements»
Magali - terminale


« Je me souviens du rideau rouge
Je me souviens des spaghettis à la bolognaise, l’odeur
Je me souviens de l’obscurité
Je me souviens des ors
Je me souviens de tous ces somptueux costumes
Je me souviens de l’arbre, de cet arbre qui semblait jaillir de la scène
Je me souviens de la beauté de l’acteur jouant Louis Laine dans “L’échange”
Je me souviens de son accent
Je me souviens du nain
Je me souviens de la sensation de fraicheur d’une salle climatisée
Je me souviens des applaudissements
Je me souviens de la sensation que me procure chaque spectacle
Je me souviens de la peur d’être seul
Je me souviens des larmes
Je me souviens de je me souviens
Je me souviens des moules frites»
Myriam - terminale


« Je me souviens des choses secrètes avec tellement de plaisir
Je me souviens d’une déception
Je me souviens du temps long mais plaisant et attirant
Je me souviens de la théorie de Stanislavski m’attirant vers le livre avec plaisir
Je ne me souviens plus de rien.»
Carole - terminale


« Je me souviens du Roi-Cerf
Je me souviens d’un amant pas sincère
Je me souviens de l’infidélité
Je me souviens du jeu de lumière
Je me souviens d’une grosse pierre
Je me souviens de la couleur noire
Je me souviens d’ en avoir marre
Je me souviens d’un tableau
Je me souviens d’un homme qui a été acquitté
Je me souviens de son innocence
Je me souviens d’une femme sans enfance»
Aurélie - seconde


« Je me souviens d’une bonne odeur de pâtes
Je me souviens d’un petit canapé bleu
Je me souviens d’un visage dur et fermé
Je me souviens d’une voix aiguë
Je me souviens d’un bel homme
Je me souviens des nombreux et chaleureux applaudissements
Je me souviens d’un petit chapeau
Je me souviens de la chaleur de la pièce
Je me souviens d’un petit rire nerveux
Je me souviens de l’agréable sensation de bien être autour d’une table
Je me souviens d’un bruit derrière le rideau rouge
Je me souviens du papier peint
Je me souviens d’un décor mobile
Je me souviens des yeux brillants de l’actrice
Je me souviens d’un rêve à propos d’une pièce Je me souviens, le théâtre agit sur nous»
Églantine - seconde


« Je me souviens de ce canapé bleu, d’un bleu dont on garde le souvenir
Je me souviens de cette statue qui riait lorsqu’ un mensonge était dit
Je me souviens de ce paysage derrière la fenêtre, changeant
Je me souviens de cette odeur de sauce qui emplissait la salle peu à peu
Je me souviens des faux palmiers sur le plateau du Roi-cerf
Je me souviens des rires dans la salle»
Jessica Bezza - seconde


« Je me souviens de diapositives à la fin d’un spectacle, atroces ,dures
Je me souviens Audrey qui pleurait
Je me souviens d’un masque avec un grand nez
Je me souviens de deux femmes juives qui pleuraient leur mari, la guerre
Je me souviens d’une acrobate dans un rond de lumière, dans un rond de tissu
Je me souviens d’une robe rouge magnifique
Je me souviens qu’il sautait la fenêtre
Je me souviens d’ombres et de danses africaines
Je me souviens de la tragédie d’Antigone,
de celle d’Œdipe-Roi et de ses larmes qui coulaient
Je me souviens de son aveuglité
Je me souviens des chants de la servante : clairs, perçants
Je me souviens d’un gros sac
Je me souviens des vagues, des tissus agités dans l’air
Je me souviens.»
Anaïs - seconde


« Je me souviens d’une scène sombre et lugubre
Je me souviens de mon premier spectacle
Je me souviens de tous ces tissus
Je me souviens de cette grande bibliothèque
Je me souviens de ce grand miroir
Je me souviens de ces quelques mots ”ah dieu”
Je me souviens de ma surprise
Je me souviens de cette féerie
Je me souviens de l’harmonie des gestes
Je me souviens de ces larges robes qui prenaient presque la moitié de la scène
Je me souviens de ce rire qui envahissait la salle
Je me souviens de ce long tapis rouge
Je me souviens de ce large couloir
Je me souviens d’avoir pleuré
Je me souviens d’avoir souri
Je me souviens d’avoir applaudi
Je me souviens de cette histoire»
Radia - seconde

Traces sur un seul spectacle vu plusieurs années auparavant:
« Journal de bois» (extraits des travaux d’élèves du lycée Artaud)

«Je me souviens d’un égaré
Je me souviens d’un escargot
Je me souviens d’un bûcheron
Je me souviens d’une chaise qui vole
Je me souviens d’une échelle
Je me souviens d’un chemin
Je me souviens d’un tiroir
Je me souviens de morceaux de bois sortant de nulle part
Je me souviens d’une histoire bizarre
Je me souviens d’un feu
Je me souviens d’un bûcheron miniature
Je me souviens de morceaux de branche formant le mot « égaré »
Je me souviens de gens qui parlaient
Je me souviens d’avoir raté un morceau de la pièce car je me suis attardée sur un petit escargot en haut d’un tableau
Je me souviens de craies indélébiles
Je me souviens de friches
Je me souviens et ça m’a plu»
Audrey - terminale


« Je me souviens de magnétisme qui animait les objets de bois
Je me souviens des couleurs
Je me souviens du décor
Je me souviens d’un tableau noir
Je me souviens de trappes
Je me souviens de jeux de lumière
Je me souviens d’objets miniatures
Je me souviens du son
Je me souviens des dessins et des rébus qui s’inscrivaient sur un tableau noir
Je me souviens d’avoir ri
Je me souviens d’avoir été impressionnée devant ce magnifique décor
et devant le travail énorme»
Émilie - seconde

«Je me souviens d'un tableau noir
Je me souviens de mots écrits à la craie blanche
Je me souviens d'un chemin
je me souviens d’un escargot qui a le sien
Je me souviens en fait de deux bûcherons :
l'un était un homme,
l’autre était un personnage de bois animé qui habitait un arbre
Je me souviens de ce geste répétitif
Je me souviens de ces voix, de ces sons, de ces bruits
Je me souviens de ces mécanismes derrière les décors
Je me souviens d'un chemin
Je me souviens de cailloux,,d'une caisse en bois
Je me souviens d’une chaise en bois, d'une table en bois
Je me souviens d'une maison en bois
Je me souviens de morceaux de bois
Je me souviens d'un journal de bois
Il y avait du bois, beaucoup de bois
Il y avait des mots, beaucoup de mots
Des mots écrits au tableau
Des mots écrits avec des brindilles de bois
Des mots qui ne voulaient rien dire
Des mots poétiques
Il y avait aussi des objets animés
Dirigés par des machines bien organisées
Ensuite il y a eu du soleil, beaucoup de soleil
Il y a eu des rires,, beaucoup de rires, des échanges d’opinions et de réflexions sur le spectacle ?
Il y en a eu

Caroline (2nde) Artaud

Mémoire de spectacle

Le GRETE travaille sur les traces laissées par un spectacle : "D'un art à l'autre"

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Le Séminaire d'Ursula Meyer à l'Université d'Aix

exemple de programme
THE 930 - Séminaire de maîtrise en Études théâtrales, de DEA et de Doctorat "Lettres et Arts" / Théâtre (Aix en Provence). La Praxis théâtrale.
cerner différentes articulations dans leur complexité: approches dramaturgiques / travail du metteur en scène avec le(s) comédien(s) de sa "fonction acteur" / véritable plaisir du spectateur.

La mise en mouvement de ces articulations sera abordée à partir de la rencontre entre des œuvres :
-  Œdipe Roi (Sophocle)/ Œdipe le tyran (Holderlin)/Œdipe Roi (Pasolini),
- Philoctète (Sophocle)/Philoctète (Heiner Muller), etc.
et
-  Œdipe Roi/Antigone/Philoctète (Sophocle),
- Antigone/Philoctète (Holderlin, Brecht, Muller, Straub-Huillet), etc.


La direction des travaux pose le concept du mythe de l'Œdipe, en termes d'interdit fondateur pour l'humanité, comme principale force à l’œuvre pour que la dimension de l'artistique, celle du désir de l'artiste puisse être posée.
Le séminaire s'ouvre vers des questions de la traduction, de la langue du texte et de l écriture, et s'adresse de ce fait à d'autres cursus d'études : Lettres modernes, Philosophie, Grec, Allemand, etc., disciplines artistiques (Cinéma, Poésie, etc.). Il s'adresse de même aux professionnels de théâtre "en exercice", aux enseignants notamment de théâtre, de langue.
Modalités de la démarche: Lecture de pièces de théâtre; étude continue de fragments de textes théoriques : Freud, Benjamin, Adorno, Lacan, etc.. et de lecture de textes de poètes; exposés des participants au séminaire.


Le séminaire est mensuel. Les membres du Grete ont assisté à ce séminaire.

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