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Assises

Le GRETE (Groupe de Recherche et d’ExpérimentationThéâtre et Enseignement) dont le but est de promouvoir le théâtre dans la cité et donc dans l’éducation s’est intéressé aux pratiques théâtrales "du faire et du voir" toutes deux indissolublement liées et en partenariat avec la Culture.
Le GRETE organise chaque année, de 1987 à 1995, des Assises pour faire un état des lieux des pratiques théâtrales dans le secondaire surtout.,questionner le rôle que joue la représentation dans ces pratiques et impulser le partenariat avec les artistes sans oublier de questionner ce couple Éducation–Culture ni de trouver les conditions nécessaires à sa réussite (Voir les dossiers dans publications )

"Recherche sur les pratiques théâtrales" en 1987, articles sur l’observation, la conduite
d’animation, la production, le rapport à l’école du spectateur (15 €).
"Théâtre et éducation" : état des pratiques théâtrales. table Ronde janvier 1988 et Assises février 1989 (7 €).
• "Le Partenariat Éducation Nationale - Culture", Assises de février 1989, analyse le partenariat, la marche à suivre et les questions qui se posent en montrant l’importance de la négociation et la nécessité du conflit (15 €).
• "Écriture Théâtrale", Table Ronde de janv. 1990, le point de vue d’André Bénedetto et un texte d'élève (4 €).
• "Les Jeunes et la Représentation", Assises mars 1991 (8,5 €).
• "La Formation de l'Acteur", actes des Assises 1992 (10 €).
• "Le Jeu de l'Acteur : Acteur /Metteur en scène", actes des journées mai 1993 (11 €).
• "Dire le vers", février 1994 (10 €).
• "Théâtre et Musique", juin 1994 (9 €).
• "Théâtre et Traduction", juin 95 (11 €).
• "L’ artiste et les pratiques thétrales" (9 €).


Le GRETE a aussi mis en place dans l’académie d’Aix-Marseille en 1987 et en 1995 (cf. Dossier Assises 97) un processus d’Assises Régionales pour préparer les Assises Nationales organisées par l’ANRAT (Association Nationale de recherche et d’action Théâtrale) et provoquer ainsi une vaste réflexion sur “Théâtre/Education” avec tous ceux (gens de théâtre et d’éducation, parents d’élèves, responsables des collectivités locales, élus…) dont la préoccupation pédagogique ou/et artistique est d’apporter à nos futurs citoyens une véritable formation capable de lutter contre les défaillances du «Symbolique» et de faire retrouver repères et sens de l'altérité dans une société en changement où la pratique artistique n’a pas encore sa place.

Depuis 1995 le GRETE préfère organiser des colloques à destination des enseignants,artistes,public sur la problématique du théâtre lui même.

VOCABULAIRE DU PARTENARIAT ET ETAT DES LIEUX
DANS L’ACADÉMIE D’AIX-MARSEILLE EN 1995:


À l’école primaire :
- Les classes culturelles offrent à une classe la possibilité de vivre une semaine dans un lieu théâtral, avec une compagnie ;
- Les ateliers de pratique artistique (APA) se déroulent pendant trois heures par semaine pendant un trimestre ou plus en partenariat avec une compagnie de théâtre.
Au collège et en lycée professionnel : ont lieu les APA (à raison de trois heures par semaine sur 1'année). Un partenariat avec une compagnie ou une structure culturelle.
A l’université : la présence du théâtre dans l’enseignement supérieur se résume, pour l’essentiel, aux enseignements proposés dans certains centres d’études théâtrales (Paris-III, VIII et X, Lyon, Aix-en-Provence, Bordeaux...).
Le plan local d’éducation artistique : regroupe, sur et hors temps scolaire, des collectivités territoriales, l’éducation nationale, la DRAC, la Jeunesse et les Sports, ainsi que des partenaires culturels et artistiques. Il coordonne et développe des activités pluridisciplinaires, artistiques et culturelles qui existent déjà, pour les proposer à un nombre important de Jeunes.
Le jumelage : c’est un accord entre une structure culturelle diffusant des spectacles et un réseau d’écoles, de collèges ou de lycées. Sa fonction est de développer la familiarité avec l’art, la découverte du spectacle vivant et d’harmoniser les actions existantes afin de toucher une majorité d’élèves.
Le contrat de site : concerne un département et nécessite la participation des collectivités territoriales en plus de l’Éducation Nationale, de la Culture et de la Jeunesse et des Sports intègre des actions pluridisciplinaires dans un processus de « parcours » global de rencontres avec l’art au cours de la scolarité.

Liste des ETABLISSEMENTS en 1995 : académie Aix-Marseille et des PARTENAIRES
Ateliers au Collège :
Collège Massenet Marseille Cie Blaguebolle (Marseille)
Collège Henri Fabre Vitrolles OMC Centre Fontblanche(Vitrolles)
Collège des Prêcheurs Aix-en-Provence Cie Olinda Théâtre de le Fonderie (Aix)
LEP Camille Jullian Marseille Cie Blaguebolle (Marseille)
Collège Paul Gauthier Cavaillon Théâtre de la Brante (Lacoste)
Collège Les Garrigues Rognes Atelier du Possible (Rognes)
Collège du Lubéron Cadenet Théâtre de la Brante (Lacoste)
Collège Sylvain Menu Marseille La Réplique (Marseille)
Collège Jacques Monod Les Pennes Mirabeau Agnès Cartraud (Rognes)
Collège Marseilleveyre Marseille L’Equipage Cie Théâtrale (Marseille)
Collège André Malraux Fos sur Mer Centre Culturel Marcel Pagnol (Fos sur Mer)
Collège de Rousset Théâtre du Kronope (Avignon)
Collège Belle-de-Mai Marseille Théâtre Gyptis Cie Chatot-Vouyoucas (Marseille)
Collège Henri Boudon Bollène Théâtre du Rond Point de Valréas (Valréas)
Collège Louis Pasteur Istres Théâtre de la Mer (Marseille)
Collège Alphonse Daudet Carpentras Cie des Autres (Carpentras)
Lycée Professionnel La Floride Marseille Théâtre de Lenche (Marseille)
Lycée Professionnel Roumanille Avignon Arthéâtre (Avignon)
Collège Henri Wallon Martigues MJC (Martigues)
Collège Virebelle La Ciotat Cie Renaud Mouillac(Marseille)
ERA Castel-Bevons Sisteron Tout samba'll (Forcalquier)
Collège Darius Milhaud Marseille Théâtre Gyptis Cie Chatot-Vouyoucas (Marseille)
Lycée Professionnel Le Chatelier Marseille Théâtre du Lenche (Marseille)
Lycée Professionnel Victor Hugo Carpentras Atelier des Tréteaux du Perche (Avignon)
Collège des Gorguettes Cassis Théâtre de l’Arcane (Marseille)
Collège Les Caillols Marseille Cie Arsenic (Marseille)
Collège Charloun Rieu St Martin de Crau Théâtre du Maquis (Aix-en- Provence)
Collège La Grande Bastide Marseille Théâtre de la Minoterie (Marseille)
Collège Gérard Philippe Avignon Théâtre du Chêne Noir (Avignon)
Collège Edmond Rostand Marseille Carboni et Spirituosi (Marseille)
Au lycée :
- les options légères-facultatives: dans certains lycées, (trois heures par semaine)
ÉTABLISSEMENTS et PARTENAIRES
Lycée Antonin Artaud Marseille Théâtre Gyptis (Marseille)
Lycée Marseilleveyre Marseille Théâtre de la Criée (Marseille)
Lycée Michelet Marseille Cie Remue Ménage (Marseille)
Lycée Victor Hugo Marseille Théâtre de la Minoterie (Marseille)
Lycée Montgrand Marseille Théâtre de la Minoterie (Marseille)
Lycée Marie-Madeleine Fourcade Gardanne Théâtre du Merlan1 (Marseille)
Lycée Lumière La Ciotat Cie L’Insolite Traversée (Ollioules)
Lycée Frédéric Mistral Avignon CIRCA/CNES (Villeneuve lez Avignon)
Lycée d’Altitude Briançon Théâtre de la Passerelle (Gap)
Lycée J.H. Fabre Carpentras Cie des Autres (Carpentras)
Lycée René Char Centre Culturel (Cavaillon)
- l’enseignement de spécialité théâtre : option obligatoire (ex-Spécialité A3) dans les séries L, propose quatre heures hebdomadaires, toujours en collaboration avec une compagnie, dont le contenu est défini par un programme détaillé et évalué au baccalauréat. (coef 6)
ÉTABLISSEMENTS et PARTENAIRES
Lycée Antonin Artaud Marseille Théâtre Gyptis Cie Chatot-Vouyoucas (Marseille)
Lycée Marseilleveyre Marseille Théâtre de la Criée (Marseille)
Lycée Frédéric Mistral Avignon CIRCA/CNES (Villeneuve lez Avignon)
Lycée Paul Cézanne Aix en Provence Théâtre des Ateliers (Aix-en-Provence)
Lycée Jean Cocteau Miramas Théâtre des Salins (Miramas)

LE GRETE A PROPOSÉ DES ASSISES RÉGIONALES EN PLUSIEURS ÉTAPES AUTOUR DE PÔLES DIVERSIFIÉS MATERNELLE ET PRIMAIRE À MARSEILLE
Le mercredi 22 février 95, au théâtre Massalia 41, rue Jobin à Marseille.
Pour mener la réflexion sur Théâtre -Education nous choisissons comme première étape une grande ville : Marseille où plusieurs Théâtres et artistes peuvent intervenir dans l’école primaire.
Quelles expériences ont vu le jour ? Qu’apportent-t-elles ?
L’initiation artistique ne devrait-elle pas commencer dès la maternelle? et de quelle manière ?
Le théâtre n’est-il pas la pratique essentielle individuelle et collective à faire découvrir aux jeunes enfants ?
Qu’en est-il dans la réalité à l’école?
Comment les projets peuvent-ils naître, avec qui, pour quoi?
Les créateurs eux-mêmes peuvent-ils collaborer, engager cette initiation?
Le mercredi 22 février en compagnie d’enseignants, artistes, responsables de structures culturelles, nous avons fait le point sur ces questions, l’analyse des besoins, des freins, des possibilités afin de faire un état des lieux et des enjeux.
De 9h30-12h30 - (échanges d’expérience, interventions, débats et interrogation sur la collaboration avec les artistes).

PROGRAMME DE LA JOURNÉE
9h30 - INTRODUCTION
" Promouvoir le théâtre dans l'éducation" - Mireille Grange (GRETE)
" Jeune public partenaire artistique" - Phillippe Foulquié (Théâtre Massalia)
" Les pratiques culturelles à l'école Primaire et maternelle" - Graziella Végis (Théâtre Massalia)
" Que faire et que choisir ou le désarroi d'une institutrice dans l'environnement théâtral" - Jacqueline Dufrène (GRETE)
10h30 - TABLE RONDE
Du Partenariat : "L'Enfant Acteur/Spectateur"
" Le rôle d'un programmateur" - Lise Marchal (Centre Culturel enfance et jeunesse)
" Un atelier de pratique artistique en primaire : projet Gulliver" - Danièle Cloatre (Ecole Vayssière) et Katie Deville (Théâtre de Cuisines)
" Un projet de classe culturelle en primaire" - Philippe Venck (Ecole St Louis Campagne l'Evêque) et artistes accueillis par Massalia et residents Friches
" Une ville, une structure culturelle, un créateur" - Brigitte Lallier- Maisonneuve (Théâtre Athénor Saint Nazaire).
11h30 - DÉBATS
Le Théâtre l'Enfant et la Cité
• Faire un état des lieux
• Un projet théâtral peut-il être au centre de l'enseignement ?
• Développer les pratiques théâtrales en partenariat et la formation ?
15h - SPECTACLE DOUCE AMER
Par la compagnie Athénor de Saint Nazaire et rencontre à l’issue de la représentation
16h - RENCONTRE AVEC LES ARTISTES

COMPTE RENDU DE LA PREMIÈRE ÉTAPE DES ASSISES :
MARSEILLE 22 FÉVRIER 95 AU THÉÂTRE MASSALIA - « PROMOUVOIR LE THÉÂTRE DANS L’ÉDUCATION»


MIREILLE GRANGE - Présidente du GRETE
INTRODUCTION
Cette rencontre organisée par le GRETE (Groupe de Recherche et d’Expérimentation Théâtre et Enseignement), à Massalia, théâtre préoccupé par le jeune public, est une étape régionale d’un large mouvement sur le théâtre et l’éducation organisé par l’ANRAT les 30 septembre et le 1er octobre 95 à Paris ;
Le GRETE a suscité l’étude de deux thèmes : “le primaire et la maternelle”au théâtre Massalia, à Marseille, et le second “une politique de site dans les Hautes Alpes” à la Passerelle, à Gap.
En 1988 le processus d’Assises de l’ANRAT avaient donnés lieu à des livres, propositions en trios actes et neuf tableaux ; quels seront les conclusions des réflexions de 1995 ?
Pourquoi Théâtre et Éducation en primaire et à la maternelle à Marseille ?
Quelles pratiques du voir, du faire ? Quels enjeux ? Quelles relations aux artistes ?
Les activités théâtrales dans le premier degré, quels projets d’éducation artistique, quelles pratiques, quelles spécificités ? quels objectifs particuliers peuvent être définis ? Comment faire ? Dans quels cadres ?
Quel développement peut être envisagé ? Quelle formation des maîtres ? Des intervenants ?
Quelles créations, quelles diffusions, quelles politiques ?
Quels rôles jouent les collectivités locales dans le cadre de la décentralisation ?

Notre journée s’organise en trois temps
- un temps d’information
- un temps de relations d’expériences sur des pratiques dites en partenariat
- un temps de débat


Nous avions invité des enseignants, des conseillers pédagogiques et des inspecteurs : Marie-Paule LAZENNEC, Annick COLOMBANI, Elyett CHATEAUMINOIS qui nous ont rejoint afin qu’ensemble, nous éclaircissions les obstacles Théâtre Education en primaire et maternelle, parce que nous pensons qu’il faudrait développer très tôt ces pratiques à l’école, voir du théâtre, faire du théâtre, éveiller l’enfant au jeu, à la sensibilité, au plaisir esthétique puis, plus tard, sa curiosité à la critique, enfin développer une démarche artistique. Le théâtre en tant que pratique collective et individuelle nous apparaît privilégié.
Bien sûr, me direz-vous : on ferait mieux de préparer l’enfant au multimédia.
Justement, osons dire à la jeunesse qu’il peut exister une culture active, difficile peut-être, mais combine nécessaire pour ne pas être asservie dans sa maison à son fauteuil ; sortons rencontrer l’autre, l’altérité. Le théâtre développe l’imaginaire, le symbolique, il permet l’appropriation du monde en définissant des repères.

JEUNE PUBLIC PARTENAIRE ARTISTIQUE
PHILIPPE FOULQUIÉ - THÉÂTRE MASSALIA
Après avoir accueilli le public des Assises et rappelé tout l’intérêt que Massalia porte à la question du théâtre et l’école, Philippe Foulquié rappelle en quoi le jeune public est partenaire artistique pour finir l’œuvre.
Plus il est jeune, plus il peut s’inscrire comme partenaire artistique qui peut accompagner des recherches théâtrales. C’est un public disponible, apte à jouer, capable d’admettre des conventions nouvelles.
Le théâtre jeune public peut à cette condition être un public partenaire capable de retour et c’est à ce prix que ce théâtre de marionnettes et d’objets peut interpeller le théâtre en général.
Les voies de recherche des compagnies «jeune public» sont un atout considérable pour le comédien, le rôle de la musique, de la décoration, des objets dans cette dialectique de la scène.
La première des règles est que le jeune public doit être un partenaire à part entière.

LES PRATIQUES CULTURELLES À L’ÉCOLE PRIMAIRE ET EN MATERNELLE
GRAZIELLA VÉGIS - THÉÂTRE MASSALIA
Résultat d'une enquête réalisée en juin 1993 auprès des écoles primaires de Marseille, Allauch, Plan de Cuques et Septèmes les Vallons par le Théâtre Massalia.
Un questionnaire de 36 questions a été envoyé aux 540 écoles primaires et maternelles de Marseille, Allauch, Plan de Cuques et Septèmes les Vallons, en juin 1993 en collaboration avec le CRDP.
Les objectifs de cette enquête étaient alors de dresser un diagnostic des pratiques culturelles des é-coles, d'apprécier la notoriété de Massalia, théâtre de marionnettes et de connaître les attentes, si elles existent, des écoles, auprès de ce théâtre et de la Friche la Belle de Mai.
Nous nous en tiendrons aujourd'hui au premier objectif, à savoir le diagnostic des pratiques culturelles.
Nous avons envoyé un questionnaire par établissement, laissant le choix au directeur ou à la directrice de répondre ou de transmettre le questionnaire à l'enseignant le plus sensible à la question.
Sur les 540 écoles destinataires du questionnaire, 38 seulement ont répondu, soit 7%. La faiblesse de ce résultat pose une première question : les pratiques culturelles sont-elles une préoccupation des écoles primaires et maternelles?
Qui sont les écoles qui ont répondu?
Parmi les 38 écoles qui ont répondu, 18 sont des maternelles, 17 des primaires et 3 des maternelles et primaires.
50% (19) sont situées en zone d'éducation prioritaire.
Les sorties culturelles.
A la question "Faites vous des sorties culturelles avec votre classe?", toutes les écoles soit 100% ont répondu oui.
63% sortent une fois par trimestre, 21% une fois par mois et 16% une fois par an.
Quand elles sortent, les écoles vont pour 70% d'entre elles au Théâtre.
Le musée est la sortie qui vient en deuxième position (45%), suivie du cinéma (42%).
50% des écoles qui sortent décident de leurs sorties en début d'année, 37% en cours d'année, souvent selon les opportunités.
Pour 80% des enseignants, la sortie culturelle s'inscrit dans le cadre d'un travail scolaire et fait partie d'un projet d'action éducative (45%). Elle est néanmoins considérée à 37% comme un moment de détente pour la classe.
L'accueil des spectacles dans l'école.
La grande majorité des écoles accueille des spectacles dans l'école (95%). Pour 92% d'entre elles le coût de cet accueil s'élève à moins de 20F par enfant.
Les enseignants trouvent satisfaisante à 90%, la qualité artistique et pédagogique de ces spectacles.

Information
100% des écoles sont informées par courrier des spectacles et des activités culturelles. L'inspection académique est la deuxième source d'information (37%) suivie du téléphone (34%) et du bouche à oreille (34%), 42% seulement des écoles disposent d'un budget consacré à l'activité culturelle et ce budget est inférieur à 30F par enfant pour 56% d'entre elles.
Presque toutes font appel aux parents pour compléter ce budget (90%) à raison de 2 ou 3 fois par an au moins pour la plupart (67%).
Les moyens de transport les plus utilisés sont le bus et le métro (65%) et le car loué (50%), 15% seulement se déplacent à pied.
Le coût du transport s'élève à moins de 30F par enfant pour 85% d'entre elles.
Toutes font accompagner les enfants par les parents.
Pour ce qui concerne les relations avec les artistes, 99% des écoles souhaitent des rencontres avant et après les spectacles, et souhaitent également être aidées par un intervenant extérieur (artiste ou représentant des théâtres) en classe.
Enfin, 44% aimeraient développer un projet artistique sur l'année : 7 en théâtre, 1 en musique, 1 en danse, 2 en arts plastiques et 6 souhaitent développer des projets qui associent plusieurs disciplines artistiques.
Voilà donc, en quelques lignes, un constat qui, ne l'oublions pas, repose sur une très faible proportion d'écoles. En cela, nous ne pouvons pas le considérer comme étant représentatif de la réalité des pratiques culturelles des écoles. Néanmoins, tout en nous donnant des éclairages quantitatifs de certains aspects de la question, il nous a permis de connaître un certain nombre d'enseignants motives avec lesquels, depuis, nous sommes en relation et nous menons des actions diverses.

QUE FAIRE ET QUE CHOISIR OU LE DÉSARROI D’UNE INSTITUTRICE DANS L’ENVIRONNEMENT THÉÂTRAL
JACQUELINE DUFRÊNE

Cette intervention met en évidence l’importance de la publicité, des propositions faites par les compagnies qui s’adressent aux enfants, spectacles et animation. L’école, un marché à conquérir, le spectacle pour un prix modique (moins de 20f) comment donc choisir dans cette jungle publicitaire sans autre avis ? D’autres propositions, comme celles des mairies de secteur sont encore plus questionnantes de proposer par exemple de remplir le «Dôme» d’enfants, pour voir un spectacle et partager un goûter autour d’un spectacle de guignol quand on sait qu’il y a à Marseille un Théâtre spécialisé.
Par contre de bonnes expériences ont pu être réalisées en suivant les propositions de la MJC Corderie.
Comment faire un choix ? Inclure le théâtre, la pratique artistique au centre de son enseignement ?
Il faut se former. Voir soi-même beaucoup de spectacles. L’institutrice doit tout faire et tout connaître pour le faire partager aux enfants. Comment cela est-il possible ?

TABLE RONDE : DU PARTENARIAT “L’ENFANT ACTEUR/SPECTATEUR”
LISE MARCHAL DU CENTRE DE LA JEUNESSE À AIX EN PROVENCE
LE RÔLE D’UN PROGRAMMATEUR

Programmateur je n’aime pas ce terme, je préfère responsable culturel programmateur : accompagnateur des projets.
Établir une programmation :
Se mettre du côté de la création artistique, devoir soutenir, faire connaître la création, l’accompagner dans ses prises de risque, suivre les compagnies.
Cet accompagnement va conditionner le rapport avec les publics :
- rencontrer le jeune public, en toucher le plus grand nombre
- établir une relation entre le jeune public et la création artistique, développer chez l’enfant spectateur
- acteur son sens critique.
Le public enfant n’est jamais seul, le programmateur va avoir à faire au public familial, aux interpellations, aux critiques.
Il y a les rapports avec enseignants : tous ont des objectifs différents :
Certains veulent que l’enfant découvre et lui laissent un espace imaginaire, le plaisir de la découverte, d’autres veulent lui donner des clés.
- pour d’autres enseignants : il faut faire un paquet cadeau avant, décoder ce qui va être présenté, expliquer la représentation.
Il y a deux regards : ce qu’il faut savoir et ce que l’enseignant a en tête.
Il est spectateur, parfois il croit savoir ce qui est bien pour l’enfant, parfois il peut s’interroger comme le programmateur.
D’une manière générale les programmateurs veulent faire se rencontrer ; les enseignants et les responsables culturels, mais la relation n’est pas aisée.
Les enseignants n’utilisent pas assez les programmateurs.
Il faut une relation à l’année : l’information part en juin, rien n’empêche une rencontre alors, pour parler des spectacles et en trouver l’intérêt artistique. Très tôt cette relation doit s’instaurer et continuer.
Ce doit être une relation de confiance : le responsable va prendre un risque, est-ce que ça lui plaît, à lui, à l’enfant, cette prise de risque.
C’est aussi une question posée à lui-même.
L’enseignant doit s’interroger sur sa formation personnelle, son goût.

PROJET GULLIVER :UNE EXPÉRIENCE DE PARTENARIAT À L’ÉCOLE PRIMAIRE DE
VAYSSIÈRE DANIÈLE CLOATRE : DIRECTRICE D’ÉCOLE PRIMAIRE VAYSSIÈRE

C’est un travail de longue haleine, de personnes et d’équipe pédagogique qui à duré quatre ans.
Directrice d’école et institutrice en même temps, nous avons mis nos compétences ensemble, pour développer expression orale et musique.
Qui sont ces enfants ? D’où viennent-ils ? Qu’est-ce qu’il font ?
Une école dans une Zep défavorisée avec les problèmes : de chômage, de délinquance, un problème de comportement des enfants sans sommeil, ni hygiène, ni hygiène alimentaire.
Au niveau de l’évaluation en CE2 nous constatons un problème en expression orale : un vocabulaire pauvre, un syntaxe mal connue : donc nous nous sommes dit, il faut des objectifs prioritaires pour que ces enfants aient une scolarité normale. Favorisons la lecture, développons son schéma corporel, son émotion, son affectif.
Cela c’est fait par étapes.
La première année : un travail sur les liens parents / enfants, qui entraîne l’implication des parents pour amener les enfants au théâtre, au musée, à la ferme, à la bibliothèque ; des sorties ponctuelles, se reconduisant une fois par mois.
La deuxième année : nous avons privilégié la musique, un enfant qui ne parle pas est agité, comment peut-on fixer son attention ?
Écouter les autres par la musique.
La troisième année : un “projet conteur” nous mettant au cœur du problème de l’expression orale.
Les enfants ont inventé, récité au micro sur une scène, après avoir fabriqué leur masque. Nous avons constaté que l’enfant aimait jouer.
L’enquête Massalia est arrivée à point en juin 93, nous avions besoin de quelqu’un rassemblant les quatre domaines : gestuelle, expression orale, musique, et donc le théâtre.

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KATY DEVILLE : THÉÂTRE DES CUISINES
Intervenant dans cette école nous faisons avec les quatre enseignants, quarte ateliers :
- celui des décors, des panneaux,
- celui des récitants
- celui de l’écriture des contes
- celui de l’acteur et du geste.
Le théâtre de Cuisines est une jeune compagnie de théâtre d’objets, nous avons proposé “un cycle Gulliver sur 3 ans.
Continuer la relation avec les enfants de dernière année maternelle (2 projets jumelés : une ville, Marseille, une compagnie à Gémenos). Vivre l’aventure, découvrir des choses ensemble.

Je suis comédienne, c’est un réel éclairage que je découvre avec eux.
On prépare le travail : première année : un livre… plus un livre pour eux, en informatique.
Poupées sur scène.
C’est très important d’avoir une relation humaine, on se voit, on discute, c’est très riche pour tous.
A la fin de cette première année les enfants vont faire une exposition - spectacle : lieu ouvert.
C’est la première fois et c’est excitant dans le sens spectacle non écrit…
Une idée de la structure, de l’histoire, nous sommes en état de recevoir ce qui se passe venant des enfants.
Chaque fois, on ne sait pas comment on va arriver au spectacle.
L’enfant est au cœur de notre projet de travail il passe dans les quatre ateliers puis se détermine : il choisit.
« Le Cycle Gulliver» (extrait du programme de la compagnie)
Le Cycle Gulliver est un programme d'activités sur plusieurs années. Chaque année, il comporte deux phases distinctes.
La première consiste en un atelier annuel de Pratique Artistique animé par Katy Deville pendant plusieurs mois, dans les écoles maternelles et primaires de Marseille.
La deuxième est la réalisation, à la fin de chaque atelier, d'un spectacle joué par des comédiens professionnels, dont le contenu s'inspire très largement (mais pas seulement) du travail accompli avec les enfants.
Au moment où les enfants sont dans le cycle des apprentissages de la lecture et de l'écriture, l'idée de base est de les confronter à un processus de création artistique : le théâtre d'objet.
Nous avons choisi de travailler avec les mêmes enfants de la maternelle au CEl. Suivre des enfants dont les goûts vont se former, construire un langage propre à un groupe, faire naître une complicité, telle était notre première ambition.
Les spectacles issus de cette expérience pourront être autonomes et proposés en diffusion à tous les partenaires de l'action culturelle.
Durant la première étape avec les maternelles, les enfants et nous-même inventions l'histoire d'une peluche : "Le nounours".
Répartis en quatre groupes (acteurs, musiciens, décorateurs, journalistes), les enfants ont inventé et exploré ce voyage chacun à leur manière et selon la spécificité de leur groupe.
Tout cet ensemble d'expériences a donné matière à la création du premier spectacle : "Francis a disparu".
Au cours de ces ateliers, nous effleurions les territoires des cinq sens sans avoir vraiment le temps de les explorer. Le désir d'aller plus loin, cette curiosité, nous a mené à la deuxième étape du projet Gulliver : Les territoires sensoriels.
Au mois de juin 96, notre compagnie créera au Théâtre Massalia le deuxième spectacle du Cycle Gulliver : "Petites sensations".

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PHILIPPE VENCK : INSTITUTEUR SAINT LOUIS CAMPAGNE L’ÉVÊQUE
UN PROJET AVEC LA FRICHE

Classe Culturelle
30 élèves
Même conditions : milieu défavorisé.
Parti de ce constat pour monter deux projets avec des enfants qui n’étaient pas sortis du quartier, n’avaient pas vu la mer.
Un désir : les mettre en contact avec un milieu culturel valorisant.
La première année avec la conseillère pédagogique, nous avons fait une classe théâtre (problème de finances).
Quatre jours sans hébergement, sans financement. Les parents l’ont financé.
- Le matin : pratique d’acteur avec un comédien, dans un théâtre prêté.
- L’après midi : rencontre avec les comédiens - assister à une répétition - visite.
- Le soir : spectacles - nécessite de variété de spectacles - retour à minuit.
À Massalia les enfants ont pu voir : «Sextuor» pièce musicale de Georges APERGHIS, ce fut un succès, ce qui prouve qu’on peut montrer des choses difficiles. Un bilan positif.
Dans cette expérience : en quatre jours, un tout autre comportement que dans le milieu scolaire.
La deuxième année
Avec Nelly Flescher (radio) et Graziella de Massalia un nouveau projet : “Enfant - acteur – spectateur - critique - réalisateur”. Mettre en contact avec un milieu riche les enfants de la classe de CM1.
L’idée était que les enfants devaient réaliser quelque chose (une émission radio)
Nous voyons les spectacles de janvier à mai, nous préparons en classe, nous recherchons avec Graziella, nous allons voir le spectacle (29/30 élèves), avec les parents.
En classe nous travaillons sur le spectacle : texte, mise en scène, décor. Pour ces jeunes peu adaptés au système scolaire il est plus facile de faire la conjugaison, travail d’écriture très important, plus motivant puisqu’ils parlent à la radio, la production est de meilleurs qualité.
Un travail d’enregistrement et de montage à la Friche.
Fonctionnement : plusieurs groupes, plusieurs ateliers d’élèves.
Un groupe à Massalia découvre comment on y travaille / un groupe avec les artistes plasticiens / un groupe chez les musiciens / un groupe au restaurant / un groupe avec Taktik.
“ Des radinettes à la Clanouille” émission de radio, réalisé par les enfants de la classe à partir des spectacles vus à Massalia et leurs relations aux différentes activités de la Friche et produite par Radio Grenouille et Massalia le mardi à 14h15 et le dimanche à 11h30.
Lettre des enfants aux écoles
Projet dont le budget s’élève 52000F/ville transport.

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BRIGITTE LALLIER-MAISONNEUVE DU THÉÂTRE ATHÉNOR SAINT NAZAIRE
UNE VILLE, UNE STRUCTURE CULTURELLE, UN CRÉATEUR

Le théâtre Athénor met en œuvre à Saint Nazaire une politique de rencontre des jeunes publics avec l’art vivant à travers trois axes :
• La création : une compagnie sur place et des accueils en résidence
• La programmation : une saison avec une quinzaine de spectacles (environ 80 représentations)
un festival en biennale «résonances» autour de la création contemporaine pour les jeunes publics.
• La réflexion : l’école du spectateur : actions d’accompagnement et d’aventures artistiques en relation avec les spectacles
ateliers de pratique artistique et stages de formation avec comédiens et metteurs en scène dispositifs particuliers de mise en réseau (jumelage - contrat local d’éducation artistique) cycle de conférences
• développement des écritures contemporaines : travail avec les auteurs, résidences, ateliers.
Cette action développée à Saint Nazaire met en lumière toutes les possibilités et cohérence qui peuvent se développer dans une dynamique d’ensemble quand une municipalité s’implique totalement dans un projet culturel, mettant au centre l’enfant et la démocratisation de l’art.
En effet l’ensemble de ces dispositifs se sont tissés au fur et à mesure sur le terrain.
La création et le travail avec les créateurs alimentent les propositions qui se construisent avec des volontés conjuguées :
- la volonté artistique (celle du théâtre Athénor)
- la volonté pédagogique (celle de l’enseignant des partenaires de l’éducation : I.A., IEN, enseignants, IUFM) avec qui les projets s’élaborent.
- la volonté politique
La ville de Saint Nazaire et maintenant des communes environnantes qui ont formalisé cette volonté dans une convention.
Le projet qui est parti d’une demande simple faite par la ville d’interventions de comédiens dans les écoles a débouché après quelques années (près de 10 ans) sur un projet artistique et culturel global développé sur un bassin de population.
Cela a été possible grâce à des circulations permanentes et approfondies entre les divers partenaires, entre les recherches de la création, les rencontres avec les enseignants, les réflexions des enseignants, les confrontations avec les quartiers.
La prise en compte des questions de chacun, les provocations et remises en cause par les partenaires permettent de créer une dynamique fertile.

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RÉSUMÉ DES DÉBATS

Lors des débats en présence d’enseignants de la maternelle, primaire, des conseillers pédagogiques, des responsables-structures, des artistes et des responsables-administratifs sont rappelés :

- la lourdeur des démarches administratives,

- les problèmes de crédits

- et surtout de l’époque à laquelle arrivent les subventions quand elles sont attribuées,

- le soupoudrage de l’Éducation Nationale

- les arcanes de la DRAC

- la nécessité de former les élus, les enseignants, et les artistes sur ce sujet

- la nécessité de mettre en cohérence l’ensemble des sources de financement, d’origine multiple mais aussi les actions temps scolaires et hors temps scolaires ; plus facilement réalisables avec les coordinationsZEP dont certains représentants sont dans l’assemblée.

- On note également :

- des accords Ville/Jeunesse et Sports à Salon avec les CAT

- une politique «jeune public» à Cavaillon

de la maternelle au primaire et les élèves de CP vont gratuitement au spectacle

- favoriser la relation directe enfants/artistes est pour Martine Petite le bon choix (Centre Culturel de Cavaillon)

- Fos propose aussi une programmation «jeune public», la rencontre avec l’œuvre est essentielle et de là peuvent se développer des énergies.

 

Trop longtemps on a privilégié l’atelier pratique, plutôt que les œuvres d’artistes. L’enfant existe et on lui demande d’amener ses parents aux spectacles.Face aux expériences «Jeune Public» de certaines municipalités Philippe Foulquié rappelle que la laïcité reste un combat commun, que c’est un acquis, un droit. Que dans notre région, Marseille doit être pourvu d’un théâtre «jeune public national» pour valider la démarche de tous.Annick Colombani au nom de la DRAC rappelle que le ministère sensibilise les structures à ces aventures, pour qu’elles développent des projets avec les enseignants. On s’orienterait plutôt vers des centres de ressources des lieux avec une forte dynamique.

Enfin Michel Crespin rappelle que les enfants doivent être initiés à l’ensemble des démarches théâtrales sans exclure le théâtre de rue, il rappelle l’ouverture de «lieux publics» à de telles tentatives.

Seconde Étape Théâtre-éducation dans les Hautes-Alpes - site pilote d'une nouvelle politique. nationale le mercredi 19 avril 95, 9h30 - 17h,au Théâtre de la Passerelle à GAP.Analyser ce qui se passe ou pourrait se passer dans un département dit “ isolé culturellement” et choisi comme lieu d’expérimentation de la politique nationale des “sites“:

- où en est la pratique théâtrale (acteur/spectateur) et la relation aux artistes à l’école, au collège, au lycée.

- quel sens, quels objectifs, quelles modalités lui donner

- comment inventer ensemble, artistes, enseignants, responsables culturels, élus, parents d’élèves une politique de site qui permettrait à chaque élève une véritable expérience artistique au cours de sa scolarité et hors temps scolaire avec l'ensemble des partenaires (Protocole signé par les trios Ministères : Éducation Nationale, Culture, Jeunesse et Sports) en lui offrant des parcours singuliers.
 

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ASSISES 1995 suite...

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