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École du
Spectateur

FORMER LE JEUNE SPECTATEUR ?

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Introduire la pratique théâtrale chez les élèves c’est les amener à faire du théâtre et à voir du théâtre en particulier le spectacle vivant contemporain et à expérimenter des démarches variées (Carrefour des Arts et Journées Pass'Arts) - (Voir la Fiche École du spectateur)

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VOIR

SÉMINAIRE JEUNE SPECTATEUR

Le GRETE, dès l’origine, met la représentation théâtrale au centre de ses préoccupations (voir 1 en bas de page). Il propose pendant de nombreuses années des rencontres de sensibilisation à destination de tous les enseignants et des relations publiques: chaque rentrée au CRDP, pour découvrir la richesse de la saison théâtrale mais surtout pour s'interroger sur les choix, sur l'intérêt des spectacles,les propositions des théâtres et les attentes des enseignants.

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Exemple de proposition: le Mercredi 23 octobre 1996 à 14h30
sur le thème : “Saison Théâtrale 96-97”, avec la distribution des programmes, une réflexion menée ensemble sur la question “comment sensibiliser les jeunes spectateurs¨.
Pour contribuer au débat que faut- il faire ? faut-il même faire ? Les théâtres proposent les actions pour sensibiliser au théâtre (avant, après le spectacle ?).

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Les premières années, les questions abordées étaient sur "voir des spectacles" en dehors du temps scolaire individuellement ou en groupe et pas seulement le répertoire ou le programme,il a fallu convaincre ensuite les enseignants que la culture était une priorité même sans rapport avec l'enseignement puis plus tard l'intérêt à découvrir les textes contemporains.Quant aux théâtres,par les relations publiques il fallait persuader de l'intérêt d'un investissement pour un futur public citoyen et non d'une clientèle potentielle (voir des spectacles est-il formateur? et à quelles conditions ?

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Comment inciter à la pratique de spectateur : pour les conditions d'accueil réfléchir, à un travail en amont et partenarial et non seulement du ressort des seuls professeurs, l'importance de "la première fois au théâtre" dans le devenir du spectateur et réfléchir à cela dans la programmation et dans les propositions d'approche du spectacle. Rencontrer des artistes,voir des répétitions,est indispensable mais pas suffisant et il faut inventer de nouveaux partages autour des créations. Le Grete suite à ces rencontres proposait des actions:exemple un groupe travaillait sur "les incontournables de la saison" avec différentes hypothèses,une autre fois proposait " la première fois au théâtre", avec les théâtres volontaires, inventait des conditions originales d'accueil.

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- Le GRETE crée une carte en 1987 pour diversifier la fréquentation des théâtres et rencontrer les artistes pour les élèves qui font du théâtre. Le GRETE, cherche à développer chez les élèves la démarche de spectateur mais une démarche artistique et non pas seulement culturelle. Notre priorité : développer dès le plus jeune âge une pratique de spectateur sensible. Mais devant les difficultés que nous rencontrons, les responsabilités que nous encourons il nous est apparu urgent de réfléchir sur nos démarches, de partager nos questions: pourquoi amener les élèves voir du théâtre? qu’apporte cette expérience sur la scène personnelle de l’élève? quelles approches proposer avant, après ? Faut il former le jeune spectateur, et à quoi? Faut-il former le spectateur, doit-il être considéré, comme devant être formé ou comme le considère Pier Paolo Pasolini, comme un autre auteur ...(voir 2 en bas de page).
" Former les jeunes spectateurs ?"

Le GRETE propose des rencontres régulières:
• d'interroger cette action " former le jeune spectateur " pour l'amener au théâtre. Une pratique de citoyen à démocratiser?
• d'élucider les objectifs culturels et artistiques.
• de mettre à jour par des témoignages des parcours de formation de spectateur proposés par des théâtres et des enseignants.*
• de favoriser l'élaboration d'expériences spécifiques de formation du jeune spectateur et d'en assurer le suivi et l'analyse.
• un séminaire "Ecole du spectateur"
•mettre en place les conditions de l'expérience en proposant quelques études de cas et des hypothèses de travail.
• Ateliers-chantiers sur la réception et la parole du spectateur :
- Regard et parole du spectateur, traces et mémoire du spectacle. (CF Côté public jeune)

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- Le GRETE s’intéresse au lien essentiel entre spectateur et artiste, à la dimension artistique symbolique et sensible qu’il essaye d'explorer plus encore qu’à la transmission des savoirs et des codes et propose d' expérimenter ensemble de nouvelles hypothèses (voir 3 en bas de page).

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Nous avons choisi de créer des actions différentes "d'école du spectateur", qui s'adressent aux établissements et aux élèves volontaires. Elles mettent toujours au centre l’œuvre, l'équipe de création et l'imaginaire de la réception, la mémoire et les traces nées de cette expérience :

Pass'Arts : carte de Libre circulation du spectateur et journées d'expérimentation du processus de création du spectacle, par des ateliers spécifiques avec l'équipe artistique, avant ou après la rencontre du spectacle pour explorer la démarche .

Carrefour des Arts : journée de sensibilisation aux arts à partir d'un spectacle vu le matin, ateliers de production dans différents arts permettant d'explorer les limites de l'art théâtral (performance,installation).

Côté Public Jeunes : rencontre d'élèves en présence d'artistes autour de spectacles vus, d'une saison théâtrale mêlant traces, productions, ateliers et parole.

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NB : Pour préparer ces journées, un travail en amont est nécessaire avec la structure, avec tous les artistes impliqués dans le projet et en rapport avec la démarche du spectacle, afin de définir des ateliers pertinents et un parcours final et avec les enseignants sur l’implication, la nature du projet, et en particulier l’échange : si les élèves (collégiens et lycéens sont mêlés) paient leur spectacle (4,5 à 6 €) les ateliers sont gratuits et choisis par les élèves lors de l’inscription mais chaque participant à la journée doit remettre au Grete une trace de la journée.
Tous ces dispositifs sont nés suite aux rencontres de réflexion sur comment aborder le spectacle, n'oublions jamais la dimension "du faire" et le désir de sensibiliser à tous les arts dans nos propositions.

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En conclusion : nous aimerions que ces expériences menées par le GRETE en collaboration directe avec les artistes et les théâtres naissent à l'initiative d'eux mêmes pour diversifier les approches proposées jusqu'alors. Le partenariat enseignants-artistes est acquis, celui entre établissements culturels et scolaires reste fragile du fait des attentes contradictoire de chacun (Cf enjeux). D'autre part des dangers nouveaux peuvent apparaître avec la création des services culturels qui risquent de banaliser les contenus si l'on n'est pas vigilant sur la relation directe avec les créateurs, l’œuvre, l'invention et la rencontre toujours singulière .
Attention : il faut conserver la relation directe aux artistes dans la généralisation de "l'histoire des arts" (voir BO Août 2008)

Une vraie volonté politique est nécessaire qui associerait au Grete le Rectorat et la Drac, la Région Paca, les départements voire même les municipalités pour déterminer pour chaque tranche d'âge : voir combien d'expositions, de spectacles vivants, avoir des rencontres-chantiers avec des artistes et un accompagnement qualitatif à la fois dans les théâtres et à l'école. Pour cela les partenaires doivent réfléchir ensemble à une politique cohérente vis à vis de la formation du jeune citoyen, spectateur à part entière et non seulement consommateur et constituer un groupe de pilotage pour une véritable éducation artistique qui passe par la pratique du spectacle vivant et la sensibilisation artistique autant que culturelle. (cf séminaire "un minimum culturel" qui a regroupé partenaires culturels, enseignants, responsables territoriaux du XIIIe arrondissement de Marseille).

Il serait souhaitable d'engager une nouvelle étape de démocratisation des arts en sachant saisir l'opportunité des nouveaux textes sur la généralisation de l'"histoire des arts", la reconnaissance des droits culturels ou l'ouverture d'une option d'exploration au lycée et le théâtre, mais surtout en imposant la présence des artistes dans tous les projets.

(1)

"La représentation ?« (...)Permettre à tout élève de découvrir l’expérience de la représentation, donner le goût, développer le plaisir du spectateur et sa sensibilité, lui faire rencontrer les métiers, les artistes, approcher leurs démarches, leur langage et les références esthétiques, apprendre que l’art peut réorganiser le monde et lui donner sens est un devoir de l’école. Cette approche d’une culture vivante permet à l’élève de s’inscrire à la fois dans le passé d’une tradition culturelle, dans le présent artistique en découvrant le théâtre contemporain, la danse et la musique contemporaines et lui même.
Tout autant que l’acquisition d’une culture il s’agit de favoriser une initiation artistique, c’est à dire non seulement des expériences de spectateurs, de critiques mais aussi de créateurs et de multiplier ainsi les liens sensibles du sujet avec le monde qui l’entoure et le questionne. (...)»." -M. G. (cf. points de vue)

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(2)

" Le spectateur pour l'auteur, n'est autre qu'un autre auteur.
Si nous parlons d’œuvres d'auteur, nous devons par conséquent parler du rapport entre auteur et destinataire comme d'un rapport dramatique entre un individu et un autre démocratiquement égaux. Le spectateur n'est pas celui qui ne comprend pas, qui se scandalise, qui hait, qui rit ; le spectateur est celui qui comprend, qui sympathise, qui aime, qui se passionne. Ce spectateur est aussi scandaleux que l'auteur…" Pier Paolo Pasolini "l'expérience hérétique"...

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(3)

(...)"Il faut inventer, expérimenter pour permettre à nos élèves d’élaborer leurs repères, de retrouver le droit à l’intime, au singulier tout autant que l’acquisition d’une culture. Attention! ne créons pas une formation du spectateur qui peut produire un modèle ou une méthodologie d’acquisitions culturelles, de savoirs faire, le théâtre aurait alors raté sa nécessaire rencontre avec l’école, c'est le théâtre fondateur de l’être, créateur du sens dont a besoin l’école, mais choisissons bien nos spectacles.
Ce qui nous intéresse au GRETE : avec le théâtre il s'agit moins de transmission des savoirs, des codes, de l'approche de l'esprit critique que de l'échange symbolique, cette force qui donne au spectateur une position commune à celle du poète.
Il nous semble urgent de mettre au centre de notre travail de réflexion le spectateur, la question de l'autre, de l'altérité et la relation spectateur /artiste qui est le fondement de l'acte théâtral et de la création. Comment cet espace de séparation et d'intimité, cet entre deux de la relation qui fonde d'ailleurs les différentes esthétiques de mise en scène, offre une expérience humaine nécessaire à éprouver."(...) M.G.(CF Dossier SÉMINAIRE "Former le jeune spectateur")

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